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Fantasia cavalerie marocaine

D’une manière terminologique, la fantasia cavalerie marocaine est associée au folklore maghrébin, qu’on peut le considérer comme  l’un des plus beaux fleurons. 

Le terme fantasia a plusieurs significations comme le jeu de la poudre, le jeu équestre, ou l’apologie de la poudre. L’origine du mot fantasia est sans doute le mot espagnol fantasia (“fantaisie”). 

Il faut mentionner que ce terme est étranger à l’arabe dialectal marocain, mais très largement consacré par l’usage touristique.

La fantasia est répandue dans toute l’Afrique du Nord mais c’est au Maroc que la fantasia a conservé sa plus forte vitalité et son caractère traditionnel.

L’origine de la pratique de la fantasia relève d’une manière indirecte d’une tradition équestre très ancienne, à mettre en rapport avec l’introduction du cheval barbe. Ce cheval est caractérisé par sa rapidité et sa résistance, et dans la pratique de la fantasia les chevaux se sont mis en place par étapes successives. 

On peut distinguer que la fantasia est liée, à la fois à la pratique de la guerre à l’époque héroïque, et au culte populaire des marabouts (les saints hommes, sages et musulmans qui facilitent la vulgarisation de l’islam) dont on les honore en organisant de moussems par ce “jeu noble entre tous”. On ne peut pas négliger l’aspect religieux, au même titre que le sacrifice rituel.

La fantasia fait l’objet de mentions très courtes et ne traite pas l’essentiel et le détail de cette ancienne pratique. Donc, dans cet article on va essayer de développer une description détaillée, une longue développement sur les origines, la symbolique ou la gestuelle de la fantasia cavalerie marocaine.

fantasia cavalerie marocaine

Historique de la fantasia cavalerie marocaine:

Historiquement, l’origine de la fantasia est plus loin du côté “grand spectacle”. Elle se justifiait selon une logique de se maintenir sur le pied de guerre, de se préparer à l’expédition punitive chez le village voisin, ou contre l’ennemi qui menaçait de l’extérieur. 

Delacroix, un artiste français,  à qui l’on attribue habituellement le mot “fantasia”, d’autres artistes du xixe siècle ont représenté cette manifestation si caractéristique du tempérament maghrébin.

Elle s’agit d’un ensemble des opérations rapides qu’uniquement une cavalerie légère, manœuvrière, constamment entraînée, était capable de remplir correctement les missions qui lui incombait.

La fantasia était également une pratique pour honorer les personnes importantes d’une tribu. Par exemple, comme il a cité Querleux en 1915 les Zemmour pratiquaient des fantasias dans lesquelles la poudre parlait pendant plusieurs jours pour honorer les chorfa d’Ouezzan qui sont des grands chefs spirituels, lorsque ils leur rendaient visite. 

C’est-à-dire le sens donné à la fantasia c’est d’honorer un illustre personnage. Comme, il ont cité les frères Tharaud en 1929 dans leur description qu’une bruyante chevauchée que les Ayt Myill accueillent Lyautey lors de son arrivée au poste de Tim-hadit dans le Moyen-Atlas. Dans la même époque, Scott O’Connor décrit qu’un visiteur britannique était en tournée avec le chef de poste d’Azrou, avait assisté aux charges successives de trois milles cavaliers berbères qui avait freiné leur course à quelques mètres de la tente caïdale où il avait pris place.

La situation actuelle de la fantasia cavalerie:

La fantasia, actuellement, occupe une grande place de choix parmi les multitudes attractions touristiques du Maroc. Les nombreuses fêtes, quelles que soient religieuses ou autres, fournissent aux cavaliers de nombreuses occasions pour se manifester. 

Les trois dernières décennies ont permis une réelle professionnalisation de la discipline. Cette professionnalisation s’illustre par un élevage spécialisé des chevaux destinés à la fantasia et ne serviront qu’à cette tradition. 

Cet élevage spécialisé des chevaux est matérialisé par des objets de soins attentifs de la part de leurs maîtres, tout en leur épargnant chaque effort inutile en leur acheminant la veille, soit en camion, soit à la remorque d’une mule, jusqu’à l’endroit où se déroule la fantasia. 

Les montures des chevaux attirent le regard par la richesse de leurs équipements, notamment la selle brodée de soie, d’argent et d’or dont la valeur est très importante. 

Le petit caparaçon qui orne le front de l’animal, jusqu’aux rennes mises en valeur par des entortillements de fils d’or ; étriers métalliques dont le bon cavalier aura à cœur de ne pas faire un usage inconsidéré s’il souhaite éviter à sa monture de cruelles blessures. 

Le cheval ainsi harnaché on peut le considérer comme prêt à affronter le jeu équestre. Concernant, les antiques fusils de parade sont aussi décorés par des cercles d’argent, des crosses ciselées incrustées de nacre et d’ivoire. Ces fusils, les cavaliers vont les charger de poudre noire. Au Maroc, on les appelle  “moukhalla”. 

Dans les siècles précédents, les participants s’alignaient à 10 ou 20 au départ dans leur manifestations comme le cas à l’occasion de fêtes locales. Ce chiffre est très largement dépassé, actuellement, à l’occasion des grands rassemblements non sans que cela ait posé aucun problème pour coordonner la mousqueterie finale.

L’alignement doit être vérifié une dernière fois, le chef du groupe commence par prononcer le rituel qui est Au nom de Dieu et à la gloire du Prophète. Ensuite, le groupe s’avance à travers le terrain en direction des tentes caïdales et des invités en face d’eux. Après une cinquantaine de mètres, les montures prennent l’allure de charge et alors, sur 150-200 mètres, soulevant un nuage de poussière, les cavaliers rivalisent d’adresse, certains debout sur leurs étriers, certains sur la selle tenant leurs rênes entre les dents, dans un tournoiement de fusils brandis à bout de bras, dans un martèlement sourd de sabots. Au dernier lieu, à une courte distance des tentes des invités, un commandement retentit et, avec un ensemble parfait les fusils pointés vers le ciel, une détonation sèche troue l’air. La poudre “a parlé”.

Les connaisseurs donnent leur jugement de la dextérité des groupes qui ont joué selon plusieurs critères. Le premier critère c’est que le groupe doit maintenir un alignement entre cavaliers durant la durée de la charge. Le deuxième critère c’est la nature rectiligne de la charge, autrement dit la mesure dans laquelle est tenu le cap pris au départ. Le critère suivant concernant le fait de synchroniser les coups de feu que chaque participant du groupe doit prendre;fantasia cavalerie marocaine_1 fantasia cavalerie marocaine_1

cavalerie marocaine

Les lieux les plus importants de la fantasia marocaine:

Comme il est connu par les meilleurs connaisseurs en la matière, les meilleures fantasias sont liées aux moussems. Ces moussems se déroulant d’une période annuelle dans les régions où se trouvent les tombeaux des différents saints. 

Un des saints les plus importants est le fondateur de la dynastie Idrissides dont son tombe se trouve près de Meknès. Cette région connaît durant quinze jours en septembre des festivités en ce lieu saint, honorant Moulay Driss Zerhoun. Ces festivités sont organisées sur un terrain plat au-dessus de la ville et dans lesquelles des fantasias sont organisées.

On doit citer également un autre festival, un autre moussem dans un petit village à 9 km à l’ouest de la ville d’EL Jadida. 

On passe au nord, un moussem  à Moulay Bousselham honorant le saint Ahmed Ben Mansour. Ce moussem est caractérisé par des jeux équestres d’origine religieuse, puisque c’était l’occasion pour les adeptes de la secte des Aïssawa d’honorer leur saint, Ben ‘Ayssa. Ce festival se déroule en septembre près de la place El Hedim devant les remparts de Meknès.

Au-delà des manifestations religieuses, la fantasia peut se jouer dans des endroits privés organisant des manifestations d’une manière régulière tels que des complexes touristiques comme le restaurant Chez Ali à Marrakech qui propose un dîner spectacle sous des tentes berbères dans une ambiance féerique.

La fantasia pratiquée par les femmes marocaines

Même si la fantasia est dès son origine est une tradition masculine. Et pourtant, actuellement des Marocaines ont décidé de faire révolutionner cette idée en organisant des manifestations équestres dans lesquelles des cavaliers sont plutôt des cavalières. 

Actuellement de plus en plus de femmes marocaines se mettent à pratiquer la fantasia, bouleversant toutes les habitudes de ce divertissement qui est principalement codifié reprenant des traditions qui datent de plusieurs siècles. Les Marocaines pratiquent souvent la fantasia en s’organisant en formant leurs propres groupes et en s’emparant de la fantaisie et modifiant des ancrages culturels difficiles à ébranler.  

Ce qui rend ces femmes plus fières c’est le fait de battre les hommes à leur propre jeu.

Ces Marocaines qui ont décidé de pratiquer la fantasia connaissent une certaine résistance par les hommes. Mais ces Marocaines insistent toujours pour relever le défi de prouver leurs compétences et de rivaliser avec les hommes.

Au fil des décennies, la fantasia cavalerie marocaine n’a cessé de se moderniser tout en se spécialisant, et malgré les puristes qui regrettent l’inévitable orientation commerciale de la discipline, il est permis de dire que les protagonistes s’efforcent, par fierté, par conscience professionnelle aussi, de fournir la meilleure version possible.

Pour plus d’information sur la culture marocaine et la décoration marocaine. N’hésitez pas de visiter notre blog pour plus d’information.

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