art de table article de decoration cadre tableaux photographie photography dressing interior design marrakech
design interieur marrakech
N 37, Rue Abou hayan Taouhidi Gueliz Marrakech
+212633294548
contact@mouchaart.com
Historiquement, la base de l’économie amazighe est le mouton et la laine que les femmes utilisent pour tisser leurs tapis, ce qui montre clairement la place qu’occupe la laine dans tous les aspects de la vie des Amazighs. La fabrication des tapis est faite d’une manière artisanale à la main avec de la laine de mouton en utilisant de simples métiers à tisser en bois posés sur le sol. Ces derniers ont une taille limitant la largeur du tapis à deux mètres environ. C’est la taille parfaite qu’une famille berbère a besoin pour dormir, et rarement vous trouverez un ancien tapis qui ne se présente pas avec une importante longueur. D’une manière traditionnelle, les femmes uniquement qui fabriquent les tapis pour les utiliser dans leur propre maison. L’utilisation des tapis est divers, ils peuvent servir pour orner les sols et comme couvre-sièges, couvre-lits ou couvertures pendant les périodes froides. Dans cet article, on va essayer de vous présenter l’histoire du tapis amazighe berbère et son aspect historique.
Ces tapis sont remplis de symbolisme en racontant l’histoire propre de la femme qui a créé chaque pièce. La période de tissage est un peu longue en nécessitant environ 20 à 30 jours pour qu’un tapis soit tissé à la main en présentant un dessin qui est complètement original – on ne trouvera jamais deux pièces identiques.
Le journaliste Brooke Bobb de Vogue, durant leur visite dans les montagnes de l’Atlas, a pris connaissance des femmes amazighes tisserandes en découvrant leur art millénaire et leurs connaissances de tissage qu’elles ont héritées des grands-mères. La description qu’elle a donné est la suivante:
“La femme et ses collègues tisserands n’utilisent qu’une petite image du dessin comme référence lors de la fabrication du tapis. Leur compréhension de l’endroit où les lignes et les formes commencent et se terminent est uniquement basée sur l’instinct, un savoir qui leur a été transmis par leurs mères et leurs grands-mères berbères. L’un des tapis était rose vif et violet, décoré de motifs traditionnels en forme de diamant. Un autre était d’un bleu et d’un gris profond, réalisé dans le style d’une peinture de Rothko. Tous les fils sont teints à la main et filés à la main avec de la laine brute. Wright et Lobo-Navia ont étudié les piles de fils pelucheux empilés sur le sol d’une pièce. Ils ont évalué à quel point elles étaient faibles pour certaines couleurs, et à quel point elles en avaient trop pour d’autres. Après avoir examiné le fil, ils ont commencé à mesurer les tapis à mi-chemin sur les métiers à tisser. La plupart étaient précis ; l’un d’eux était décalé d’un ou deux centimètres.
L’artisanat occupe une place primordiale chez les communautés amazighes.
La société amazigh est répartie comme suit: les hommes travaillent nécessairement dans les montagnes ou dans les fermes, les femmes sont toutes des femmes au foyer travaillant dans la maison, prenant soin de leurs enfants tout en tissant des tapis.
Les tapis finis sont destinés à la vente dans les grandes villes comme Marrakech. La vente se déroule sous forme d’enchères. Au souks, lieu de vente, on trouvera plusieurs produits artisanaux tels que les tapis, les céramiques et d’autres pièces.
C’est un processus fournissant des revenus aux villages amazighes en constituant leur principale source de revenu.
On peut considérer qu’un tapis amazigh est comme un livre plein de signes et de symboles. Il s’agit d’un univers de pensée se basant sur une palette de couleurs exubérantes. Les femmes berbères utilisent leurs créations textiles comme un espace libre où elles développent une créativité personnelle et une expression artistique surprenante. Les tapis sont devenus incontournables, un trait d’union entre le passé et le présent, la terre et le ciel. Ce qui donne à ces tapis le caractère des œuvres artistiques trouvant facilement leurs places dans les divers musées d’art.
Le journaliste Brent Crane a écrit un article sur le tapis marocain intitulé : “ Good Company: Mellah’s Radiant Moroccan Rugs“ dans Barron’s, et dans lequel il a exprimé que:
“Les tapis marocains – complexes, infiniment variés, riches en symbolisme et en profondeur culturelle – sont à l’image du Maroc lui-même. Ce pays de 35 millions d’habitants occupe un espace géographique unique, coincé entre trois grands corps naturels – la Méditerranée, l’Atlantique et le Sahara – et deux continents, l’Europe et l’Afrique. Il réserve de nombreuses surprises“.
Il y existe des similitudes entre les motifs du tapis amazigh et les signes des arts rupestres et les artefacts des cultures primitives de l’humanité, et aussi des liens surprenants remontant à la période du paléolithique supérieur en Europe et à la période néolithique en Orient et dans le bassin méditerranéen. C’est la raison pour laquelle les historiens considèrent le tapis amazighe comme le dernier témoignage du monde archaïque.
Le tapis amazigh se caractérise par un langage abstrait et géométrique provenant des origines du corps et plus précisément de la forme et des fonctions des organes sexuels humains. La base du tapis amazigh est sous forme de la dualité et de la relation de l’homme et de la femme, en devenant l’expression de la fertilité universelle incluant toute la nature.
Le tapis berbère est une création artistique de la femme berbère reflètant la plupart des phases de sa vie, sa ligne de temps et son expérience sexuelle (vierge, nouvelle mariée), à travers le mariage, la grossesse et l’accouchement.
Au Moyen Âge, les marocains utilisaient le tapis berbère comme le principal cadeau des ambassades étrangères et même dans la caravane princière dans laquelle des beaux tissus de soie avec du fil d’or et des tapis étaient utilisés sur les chameaux.
Terminologiquement, le mot zarabi possède plusieurs significations. La première signification c’est le parterre de fleurs. La deuxième signification c’est ce qui est posé sur le sol et sur lequel on s’appuie.
Les amazighs appellent les tapis “tazerbit“. Une autre appellation qui est encore utilisée c’est “gtifa” qui vient de la même origine. Il s’agit du nom des tapis de laine tissés dans la région de haute altitude.
Léon L’Africain (Hassan al-Wazzan), le célèbre historien, a donné une explication que le tapis a été utilisé comme l’un des cadeaux de mariage de Fès :
“Nous donnons toujours un tapis de laine d’une vingtaine de coudées et trois couvertures dont un côté est un drap“.
À Fès, les tapis étaient vendus aux enchères et même exportés notamment vers l’Afrique noire.
Le plus ancien tapis conservé au Maroc date du 18ème siècle est celui de Chiadma, qui est daté exactement 1787.
Au 19ème siècle, le tapis marocain était parmi les produits les plus exportés vers l’Europe. Dans des expositions universelles de 1867, 1878 et 1889 en France on trouvait les tapis berbères. À la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, le tissage des tapis avait considéré une partie importante dans le quotidien des marocains de toutes les villes du Maroc.
Lors de l’ère du Protectorat française, les autorités françaises ont essayé de préserver et encourager l’art du tapis au Maroc en créant un label artisanal et commercial, selon Prosper Ricard:
“Pour le maintien de traditions aussi originales et affirmées, au triple point de vue de la technique, du décor ou du coloris, comme pour l’heureux épanouissement de tendances qui en tous temps et en tous lieux doivent être respectées, le gouvernement du Protectorat a pris dès le début les mesures de protection, d’encouragement et de propagande qui s’imposaient. A ce titre, un organisme spécial, le Service des Arts Indigènes devenu par la suite le service des Métiers et Arts Marocains, a exercé et continue d’exercer la plus heureuse influence.”
et en conférant à cet art traditionnel une marque officielle d’authenticité :
“Aussi, pour conférer à cette fabrication une marque officielle d’authenticité et sauvegarder le renom de l’industrie marocaine, le gouvernement du Protectorat a-t-il institué une estampille d’Etat délivrée sous certaines conditions bien déterminées.”
Selon les historiens, la production textile est considérée comme la tradition artistique la plus importante du Maroc. Un grand nombre de Marocains sont impliqués dans le textile en utilisant un grand nombre des matériaux.
L’histoire de la production textile remonte à 1500 avant J.-C.. C’est la cas où les Amazighs de l’Afrique du Nord ont commencé à utiliser des techniques de tissage utilisées à des fins pratiques, magiques et religieuses.
Les femmes amazighes tissent des textiles pour les utiliser comme des châles, des couvertures, des tapis, des tentes, des sacs, des oreillers et des coussins. Au fil du temps et de la pratique, elles ont pu apprendre des techniques de tissage et de teinture plus professionnelles, ajoutant un large éventail de symboles, de dessins et de motifs artistiques. Au 7ème siècle, la production des textiles est devenue une partie importante de l’économie marocaine, et cela continue à ce jour.
La tradition textile amazigh a été préservée au fil du temps. Cette préservation est due à l’importance qu’occupait le tissage et la broderie dans la vie quotidienne des gens, mais aussi aux considérations de tissage chez les amazighs en le considérant comme une source de magie, de protection, de survie et de pouvoir.
Les textiles tribaux berbères sont les plus éblouissants et les plus impressionnants d’Afrique. Cette importance est due aux variations des motifs, aux couleurs vives et à la variété des textures et qui se distinguent des autres types de textiles islamiques et africains.
Les tissages traditionnels du Maroc sont dédiés à une utilisation pratique en les utilisant pour meubler la maison ou la tente, comme vêtements personnels. On peut distinguer également une autre utilisation sociale comme indicateur de la richesse, du statut social et du contexte religieux de la tisserande et également la vie quotidienne de sa tribu.
Au douzième siècle, une petite ville dans le Moyen Atlas est devenue un centre de commerce et un lieu de rencontre des producteurs des régions du nord du Maroc et ceux du Tafilalet afin d’échanger des récoltes, de l’artisanat et des peaux. Cette ville c’est la ville de Sefrou. Elle s’agit également d’un point de départ des caravanes subsahariennes par lequel le Maroc échangeait du sel et des peaux contre l’or des mines achanties d’Afrique noire. Ce qu’on l’appelle de nos jours le nom de “commerce déloyal (unfair trade)“.
Le financement de ce commerce a été fait par des juifs qui possédaient de petits “magasins de banque” dans la médina de Sefrou, également appelés “Haouanet tale”, et des caravanes vers Tombouctou pendant les 44 jours de déplacement. Les commanditaires, au Mali aujourd’hui, sont dirigés par des guides juifs respectés pour leur leadership, leur équité, leur patience, leur courage et leur initiative. Ils sont appelés azettat (parce qu’ils montrent l’azetta avec de longs bâtons, le tissu du tapis a un motif unique du voyage paisible de chaque tribu amazighe), ce qui dans le langage terre à terre signifie le passage de la paix. Les couleurs des tapis, l’azetta, et ses différents motifs sont synonymes de paix et d’harmonie du peuple amazigh d’antan.
Les peuples marocains non nomades utilisent les textiles comme mobilier ou décoration d’intérieur tels qu’un lit, une chaise, un manteau, une couverture,une malle, un oreiller ou une selle. En revanche, les nomades utilisent le tapis comme un toit, des portes, des murs ou des cloisons d’une maison. La table marocaine, qu’elle se soit chez une famille nomade ou non nomade, se présente sous la forme d’un grand tapis rectangulaire.
Le peuple amazigh possède une longue et illustre toute une tradition de fabrication de tapis et de moquettes tricotés à la main. Le Maroc est actuellement l’un des producteurs les plus prolifiques de tapis. Mais les tapis marocains amazighs se caractérisent par une pluralité des styles de tissage et de broderie. Cette pluralité est due à la pluralité des tribus amazighs qu’on peut compter de plus de quarante-cinq tribus amazighes dispersées dans le Maroc dont chacune possédant un propre dessin distinctif.
Mais on ne peut pas confirmer qu’elle n’ y a pas une différence totale. Les tapis des différentes tribus partagent deux principales caractéristiques: premièrement la simplicité du dessin et deuxièmement la richesse des couleurs (le rouge et le safran).
D’une manière traditionnelle, le tissage des tapis est fait également pour un usage utilitaire que pour un usage décoratif.
On distingue également que les tapis fabriqués par les tribus des régions des montagnes de l’Atlas sont avec un lourd poil. En revanche, les tapis fabriqués par les tribus qui vivent dans le désert, le Sahara, sont légers et tissés à plat, ce qui implique que la nature du climat à un effet sur l’azetta, tissage de la région.
Historiquement, les tapis amazighs marocains remontent au périoste paléolithique qui se caractérise par le développement des premiers outils des hommes. Les traces amazighs et le symbolisme tribal ont été trouvées dans les arts et la peinture rupestres datant de plusieurs milliers d’années. L’absence d’un langage écrit, les tisserands de l’Antiquité ont pu enregistrer et tracer leurs mythes et légendes à l’aide de glyphes et de marques incrustées dans leurs tapis.
Pendant des siècles, le territoire amazigh a été envahi et colonisé par une série d’empires, à savoir: les Romains, les Ottomans, les Arabes, les Espagnols, les Portugais et les Français. Mais, il faut mentionner qu’aucun d’entre ces empires n’a laissé un impact plus durable que les Arabes en islamisant toute la région et en donnant une identité arabe aux amazighs. Cependant, ils ont tenu avec ténacité à leur culture millénaire et unique, due à leur isolation durant des milliers d’années avant l’arrivée des envahisseurs.
Les tapis amazighs du 20ème siècle possèdent le même transfert de glyphes et de marques que les tapis des siècles lointains. Les tapis tribaux marocains, ne possédant ni ne cherchant l’acquisition d’une formation artistique formelle, racontent les mêmes histoires du temps passé, transmises générationnellement.
Cependant, avoir un tapis amazigh vous donne également l’impression de posséder un tapis centenaire qui était préservé dans une capsule temporelle ou un livre d’art et d’histoire. C’est là leur principal attrait pour les acheteurs occidentaux et collectionneurs de pièces rares.
Donc, dans cet article on a essayé de vous donner une petite présentation de l’histoire du tapis amazighe berbère. Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter notre blog.