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Les tapis amazighs sont des œuvres uniques ayant une fascinante histoire. Ils sont considérés comme l’un des styles de tapis d’art les plus célèbres. La fabrication des tapis berbères est faite d’une manière continue depuis plus de deux millénaires. Comme on l’a expliqué dans les articles précédents, la fabrication des tapis marocains était la responsabilité des femmes quel que soit sur le plan de la création, du tissage et de la représentation artistique. Dans cet article, on va vous présenter d’une manière détaillée la relation profonde entre les femmes amazighes et l’art de tissage amazigh berbère.
Les femmes ont une autre responsabilité concernant la conservation et la transmission des connaissances de la fabrication de tapis amazighs. C’est également la transmission des secrets des motifs familiaux, des techniques de bouclage et également des couleurs à utiliser.
Selon Myriem N. Naji, les femmes amazighs tisserands considèrent le tissage comme une forme d’identité et un sentiment d’appartenance au groupe :
Dans les tribus amazighs et berbères, la fabrication des tapis s’agit d’un rassemblement social des femmes dans lequel les femmes berbères chantent et sur les temps de prospérité et de romance, les histoires de superstition et de magie. Toutes les étapes du tissage (production du fil, le lavage, le filage et la teinture) sont les femmes qui les effectue.
L’ensemble de ces connaissances du tissage des tapis amazighs étaient héritées d’une manière matrilinéaire. C’est pour cela que chaque génération de femmes doit transmettre ces connaissances à la suivante.
Les femmes sont les seules responsables de tisser les tapis avec l’aide de leurs filles en apprenant le métier en grandissant.
Pour les femmes amazighes, le tissage est une tradition séculaire qui est transmise d’une manière générationnelle. Les jeunes filles amazighes apprennent d’une manière traditionnelle l’art du tissage auprès de leurs mères et grand-mères. C’est une compétence avec un grand respect et un grand prestige.
Dès son jeune âge, les jeunes filles observent leurs mères en train d’installer le matériel et monter les outils à tisser mais aussi et surtout chanter les vers et chansons durant tout le déroulement de l’activité. Elles commencent à les imiter et à les aider dans la mesure du possible.
La transmission de ce savoir-faire se fait progressivement de la fille et par une formation qui se base essentiellement sur l’observation, l’imitation et surtout l’écoute. Il faut également déployer le champ visuel ainsi que le champ sensoriel pour acquérir le savoir-faire dans son intégralité en s’assurant de ne pas oublier les chants et les proverbes qui portent sur cet art et qui sont abondants. Ces formes de transmission de connaissances et de pratiques perdurent et semblent s’inscrire dans l’immortalité.
Le tissage utilisé pour créer les tapis est un symbole ultime de la protection magique chez les amazighs en leurs considérant comme un être vivant et en leurs traitant comme tel.
Les femmes amazighs pensent vivement que le métier à tisser possède la baraka (bénédiction). Il s’agit de l’attachement de la bonté divine à une chose.
Pendant la production du fil, la femme amazigh tisserande est constamment consciente du monde spirituel. La laine est considérée comme porte-bonheur, mais elles doivent toujours veiller à ne pas laisser le mal s’immiscer entre les fils pendant le processus de tissage. Les manches des matrices et des marteaux-peignes des femmes sont gravés de motifs destinés à conjurer le mal. Les symboles de ces outils sont également tissés dans de nombreux tapis tribaux marocains.
Avant de commencer à tricoter, les femmes ont rapidement prié : Bismillah ! En s’assurant de la bonne chance (au nom d’Allah) et en protégeant vraisemblablement la progression du tapis alors qu’il est encore dans sa période de développement fragile. Si la femme prend toutes les précautions pour se souvenir du nombre et de la combinaison de fils pour produire le dessin, le textile fini sera non seulement esthétique, mais contiendra également de la force ou de la baraka.
Le tapis tissé par ces femmes agit comme un “bouclier de puissance” contre le mauvais œil et le jin (mauvais esprit). La conception globale de ces textiles peut être considérée comme un « filet » tissé résistant aux forces du mal (le fil de soie du grand maître du mal, le chamharouch). Les femmes amazighs croient que le tissage qu’elles accomplissent évoque un pouvoir qui protège non seulement elle et sa famille, mais le textile lui-même et toute la tribu et le peuple amazigh.
Ces femmes s’agenouillent ou s’assoient en travaillant sur les métiers à tisser, qui sont plus grands qu’eux-mêmes et ressemblent à des cadres de lits superposés. Elles tricotent à la main et travaillent en coopératives de 15 à 40 personnes, parfois l’une ramasse là où l’autre part. Il faut généralement des semaines pour fabriquer un tapis, mais pour les tapis les plus complexes, cela peut prendre des mois.
Bien que la majorité des femmes rurales au Maroc soient analphabètes (ou analphabètes), le tissage a traversé des générations sans école d’artisanat ni école professionnelle. Les tisserandes plus âgées qui forment des filles célibataires ont toujours enseigné le métier oralement. Ce transfert de connaissances, permettant aux jeunes apprentis d’acquérir des compétences et de maîtriser les rênes, est essentiel à la force et à la survie du tissage en tant qu’héritage culturel du passé et du présent amazigh du Maroc.
Ces femmes se battent aujourd’hui pour préserver cette tradition millénaire. Solana Pyne, journaliste de VOA confirme que les femmes berbères essaient, à tout prix, le maintien de la fabrication de tapis vivante et rentable (Berber Women Try to Keep Rug Making Alive, Profitable) mais, malheureusement, l’art du tissage berbère a commencé de perdre ces traditions dans les prochaines générations :
“Avec le peu d’argent qui parvient aux tisserands, les jeunes femmes choisissent de ne pas apprendre le métier. “J’ai cinq filles. Il n’y en a qu’une qui sait tisser”, a déclaré Mme Lchguer. “Nos filles disent que nous avons ruiné notre santé en fabriquant des tapis, et nous n’en tirons rien. Elles veulent apprendre de nouveaux métiers”, déclare Hassi, “Elles ne veulent plus apprendre celui-ci”. Et avec chaque enfant qui refuse d’apprendre un art qui a été enduré ici pendant des siècles, il est à quelques centimètres de l’extinction“.
L’art amazigh est considéré comme une expression de la vie. On peut le voir dans la poterie, les lampes, les tapisseries et les vêtements. Il est nécessaire de connaître et maîtriser plusieurs techniques afin de commencer l’activité.
Il faut mentionner que la préparation de la laine et le tissage se considèrent comme les activités primordiales de la femme amazighe, en répondant aux plusieurs besoins tout en manifestant sa créativité et son savoir-faire.
Dans ce cas, la femme englobe a pour role de transmettre les valeurs culturelles, éthiques et religieuses et de produire de belles œuvres.
En analysant le déroulement de l’activité du tissage vous pouvez facilement détecter la part de liberté et de créativité dans les œuvres produites.
Avant de commencer ce travail hautement honoré, les femmes nettoient la place où elles décident d’effectuer le montage du métier et y répandre de l’orge et du henné (symbole de purification et d’abondance).
Le tissage chez les amazighs est un travail de détail. Chaque élément est pris en considération, purifier le corps avant d’entamer le tricotage, la posture du corps par rapport au métier à tisser. Tout élément entrant dans un système de signes régi par des règles, à savoir: le corporel, les dires, les outils de tissage et même le lieu.
La maîtresse du foyer cherche souvent plusieurs femmes qui connaissent le travail. Elles commencent à peigner la laine qu’elles lavent à la rivière en la teintant. En effet, chez les tribus amazighs, la laine est une matière sacrée et bénie en l’utilisant en tant qu’une matière indispensable dans tout usage, dans les couvertures, les habits, les tentes, les cordes, et même les sacs de blé…. Les femmes berbères comparent la sacralité du pain à celle de la laine. Elles disent également dans ce sens :
« il ne faut jamais fouler aux pieds un brin de laine ou une miette de pain ».
Le tissage nécessite un certain nombre d’instruments tels que, les montants de bois, les ensouples, le roseau et les piquets.
Ce travail d’art présente plusieurs principes qui le régissent à savoir: la patience, la concentration, la rigueur et l’aspiration au parfait. D’où toute l’ambiance instaurée, celle du respect de l’acte et du dire.
Donc, dans cet article on a essayé de préciser et d’expliquer le rôle et la relation profonde et actuellement complexe entre Les femmes amazighes et l’art de tissage.
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